sept. 11
Le vice-président ivoirien Daniel Kablan Duncan a, à l'occasion de l'ouverture des travaux de la 100ème session de l’Organisation Internationale du Cacao (ICCO) mardi, à Abidjan, déclaré que « Sur les quelque 100 milliards de dollars US (59.412 milliards Fcfa) que représente l’industrie du cacao, seulement 6 milliards (3.566 milliards Fcfa) soit 6% maximum reviennent aux pays producteurs ».
Daniel Kablan Duncan a souligné que les défis de l'ICCO sont de quatre ordres notamment le changement climatique, la valorisation et la transformation du cacao, la volatilité des cours du cacao (survenus en 2016) et la consommation des produits à base de cacao. Des défis qui selon lui, nécessitent pour certains une réorientation stratégique des politiques agricoles et une actions communes des États concernés.
Emboîtant le pas au vice-président ivoirien, le représentant permanent de la Côte d'Ivoire auprès des organisations internationales des produits de base, Aly Touré et porte-parole des pays producteurs, a jugé "scandaleux", la part de 5 à 6% revenant aux pays producteurs sur les 100 milliards de dollars que génère l’industrie du cacao et a affirmé que cette donnée devra changer.
« Au niveau de l’ICCO, avec le plan stratégique quinquennal que nous allons adopter au cours de cette session, d’une part, et d’autre part, grâce à l’accord historique entre la Côte d'Ivoire et le Ghana, cette donnée doit changer et elle changera », a-t-il dit.
« La répartition équitable de la valeur ajoutée, du producteur au consommateur, de nos champs à nos supermarchés, une juste répartition des revenus, mais aussi des charges », est selon le président du Conseil international de l’ICCO, Philippe Fontayne, le premier défi majeur du secteur, se disant étonné de voir que la part du revenu est inversement proportionnel au nombre de personnes impliquées dans ce processus.
« Les 5 millions de cacaoculteurs et leurs pays ne reçoivent qu'une part minime, voire infirme, destinée autour de 6% de la valeur globale du marché », a-t-il dit.
La Côte d'Ivoire et le Ghana cumulent plus de 60% du marché mondial de cacao, avec une production d’environ 3 millions de tonnes.
Ces deux pays ont signé à Abidjan, un accord d’harmonisation de leur politique de commercialisation, destiné à améliorer le prix d’achat de la fève aux paysans et ont institué un différentiel de revenu décent (DRD) de 400 dollars US la tonne pour tout contrat de vente de cacao obtenu auprès d’eux pour la campagne 2020-2021 avec pour objectif d’atteindre un prix plancher de 2600 dollars US (1,5 million Fcfa) la tonne.
